La crise sanitaire liée au Covid-19 est en train de bouleverser notre quotidien et nous interdit cruellement tout un tas de plaisirs dont on n'aurait jamais imaginé être privés de manière si brutale. Les concerts et les festivals en font partie, et ils me manquent.
Le confinement aura, malgré tout, été l'occasion pour moi de lire l'excellent ouvrage de Sam Guillerand et Jérémie Grima Enjoy the Violence, me replongeant avec nostalgie dans cette époque incroyable que fut le début des années 1990.
Peut-être que pour vous, ce fut l'occasion de trier vos tiroirs et de retomber sur quelques pépites, de celles que je vous propose de partager sur ce topic. Tout souvenir/objet (avec ou sans anecdote), qui revêt une importance particulière pour vous, sera le bienvenu ici.
J'ai conservé précieusement depuis 1991 mes places de concerts, des médiators et quelques photos prises pendant ou autour des shows qui ont marqué à tout jamais mon parcours de metalhead, l'âge d'or se situant dans les années 1991-1993.
Commençons par le commencement ! Je n'ai alors pas 13 ans, j'écoute du "Hard Rock" depuis deux-trois ans et je veux absolument assister au concert de Sepultura avec mes potes. Les Brésiliens viennent de sortir Arise, c'est la hype du moment ! Je me rends donc au Virgin Megastore des Champs-Elysées, où je demande fébrilement le précieux sésame au vendeur qui me le donne et s'en retourne sans m'encaisser. J'attends bêtement de longues minutes lorsqu'un autre vendeur aux cheveux longs arrive et me glisse avec un clin d'oeil "Allez, casse-toi, c'est bon !" Je remonte à l'étage et m'achète avec l'argent économisé deux K7 : Garage Days Re-Revisited de Metallica et la compil In the Eyes of Death, qui m'ouvrira de nouveaux horizons musicaux.
Le Jour J, dans l'après-midi, tous les hardos se sont précipités à la Fnac Opéra pour la séance de dédicace de Sepultura : la disponibilité et la gentillesse des Brésiliens, Max en particulier, m'a beaucoup impressionnée, je fais signer, en plus de mon billet, le dos de mon Perfecto au Tipex (en fait, celui de ma soeur, qui a moyennement apprécié...). Devant l'Elysée-Montmartre, je fête un peu trop et pas très dignement mon baptême du feu... Dans la salle, je découvre la pénombre, la chaleur, les flaques de bière glissantes et un épais nuage de fumée (la loi Evin a mis du temps à s'appliquer partout), je m'en prends littéralement plein les yeux et les oreilles (bouchons ? connais pas !). Je ne verrai pas tout le set de Sacred Reich : je ne me sens pas bien du tout, la sécu me sort sur le trottoir, me rafraîchit, me donne un sucre à manger, et très conciliante, m'autorise à rentrer de nouveau dans la salle : je pars m'éclater comme une folle devant Sepultura ! Putain, ce que c'était bon ! Je n'ai qu'une envie : revenir écouter, voir, vivre du live !
Je tâcherai d'être moins longue les prochaines fois !
A vos tiroirs !