Kedran et moi avons survécu au concert de la malchance absolue hier.
On est allé voir
Drab Majesty (pour ceux qui connaissent pas, synthpow/post-punk avec le batteur de Marriages, on vous recommande chaudement parce que c'est bien et que vous pouvez écouter
ici ou
là c'est quand même fabuleux non ? merci qui ? merci moi. bref tg), et deux premières parties :
Poison Point (
un morceau) et
Black Metal For My Funeral (
encore un titre, génial).
Ouverture des portes à 20h, on était ponctuel, et ça a ouvert à l'heure indiquée. Parfait. On s'attendait logiquement à un début des concerts pour environ 20h30 ou 21h au plus tard, sauf que...
Déjà manque de bol, Drab Majesty s'est fait voler son matos à Amsterdam. Du coup, au lieu d'arriver à 15h comme prévu, ils sont venus vers 19h, ce qui a considérablement retardé l'organisation. La faute à pas de chance, et ça fait sincèrement chier pour eux, vu qu'ils ont du racheter leur matos.
Début des hostilités vers 22h15/30, on peut enfin entrer dans la salle de concert. Et pour le coup, le Hall des Chars était l'endroit idéal pour organiser un événement de ce genre. C'est assez difficile à décrire, mais la salle se présentait en réalité comme un (très) long couloir, où les groupes jouaient au milieu, ce qui fait que, comme celle-ci est en plus assez large, on avait le luxe de se placer devant, derrière ou sur les côtés et de bouger un peu à notre guise. Rajoutez la moquette sur le sol, le plafond dans un état assez délabré et les poteaux de chaque côté, et ça donnait réellement une ambiance de vieux parking abandonné. Vieux parking plongé dans le noir, uniquement éclairé par deux projos placés astucieusement sur les côtés de la scène aménagée.
Après ces péripéties,
Black Metal For My Funeral démarre et pour le coup, j'ai un peu de mal à accrocher. Pas forcément à cause du côté très répétitif, mais plutôt de l'aspect oscillant entre des moments plus emballés (tout est relatif) et hypnotiques que je trouvais franchement réussis, et d'autres plus typiquement coldwave qui m'ennuyaient ferme. Kedran me contredira cela dit, vu qu'il a trouvé ça cool. Et faut avouer qu'il y avait de bonnes idées, notamment les divers effets durant les compos.
Sauf que, vu que c'est la soirée des galères et qu'elles ne font que démarrer, l'ampli a lâché, le groupe a repris son set avant que la multi-prise ne fasse des siennes. La faute à pas de bol, bref, set interrompu, ou terminé faut reconnaître qu'on ne sait toujours pas trop.
Poison Point, par contre, c'était plus mon rayon. Difficile d'accroche au début, leur coldwave/darkwave commence à devenir particulièrement entraînante au fur et à mesure. Les effets électroniques, les boucles qui te restent en tête, le duo de machinistes, c'est complexe à mettre en mots le ressenti qu'on peut avoir sur le groupe. Mais là encore, petits soucis techniques oblige, la multi-prise a sauté en fin de set, et le groupe s'est arrêté de jouer. Alors là encore, on sait pas trop si c'était réellement le dernier morceau, ou s'ils ne pouvaient vraiment plus continuer. Toujours est-il qu'on en aurait bien redemandé.
Grosse angoisse par contre concernant le set de
Drab Majesty.. Déjà pour moi qui n'arrête pas de surveiller l'heure, vu qu'il est presque minuit et que les derniers trams vont s'arrêter, mais aussi pour mon collègue lorrain qui a du trajet à faire (et rouler tard, c'est chiant). Et bien sûr, on ne peut qu'espérer que ces emmerdes techniques ne se reproduisent pas pour la tête d'affiche, qui fait sa pause maquillage pendant qu'on attend agglutiné devant la scène (on était plutôt nombreux, ce qui est vraiment une bonne surprise et qui fait chaud au cœur pour les orgas).
On se rassure en voyant arriver le duo en tenue de scène (
alo ui cer mamie), démarrant son set par "Cold Souls" du dernier album. (
en écoute. Le son est impec' (mais ça c'était le cas sur l'ensemble de la soirée), l'ambiance est prenante, et le mélange guitare / synthés est idéale pour nous faire planer pendant un bout de temps. C'est cool aussi de voir le groupe toujours investi en dépit du vol de son matériel. Le nouvel album est bien représenté dans la setlist, mais les chefs d'oeuvre de ce set sont surtout "Not Just a Name" et "39 by Design", au tempo ralenti et à l'atmosphère carrément envoûtante. D'autant plus que Deb était en forme vocalement, et sa voix grave complétait parfaitement le tableau. Dommage cependant que la voix du claviériste s'est avérée inaudible, du coup, le refrain de "Too Soon to Tell"en a pris un coup. Seul point noir du set finalement, qui était simplement parfait. Tant les titres du premier disque (comme "Hallow" ou "The Foyer") que du deuxième sont aussi sombres qu'efficace. Mélanger intelligemment goth et pop, ça marche.
On aura droit à un rappel d'un titre, avant que les musiciens s'éclipsent, et il est déjà 1h du mat'. Vu l'excellent concert de
Drab Majesty on ne s'en était pas rendu compte.
Y a beaucoup de lignes. Enjoy.